Le petit Chaperon rouge au Duboskistan

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Il existe une contrée où la journée internationale des droits de la femme a été fêtée de manière un peu particulière.

Le petit Chaperon rouge, version Duboskistan

Au Duboskistan, le maitre du village avait réuni au petit matin un nouveau Conseil qui, comme d’habitude, se préoccupait très très peu des habitants de la commune. L’ordre du jour de cette réunion aurait fait passer « Massacre à la tronçonneuse » pour un aimable conte pour enfants. En guise de conte, il s’agissait plutôt d’y rejouer le « petit chaperon rouge », la victime du jour étant une élue de la majorité qui avait eu le tort d’exprimer son souhait d’une plus grande démocratie au sein du Conseil.

Pour préparer cette mise à mort politique, tout un scenario avait été mis en place, construit au gré de plusieurs réunions, des heures ayant été consacrées à la rédaction de textes donnés à lire aux élus de la majorité.

Le résultat fut à la hauteur espérée par le Maire, la curie ayant été poussée à son extrême : la meute des loups allait déchiqueter morceau par morceau ce pauvre chaperon rouge qui avait eu le courage de dénoncer publiquement les agissements du maitre des lieux. 

La délectation du Maire se lisait sur son visage devant le sinistre spectacle qu’il avait lui-même orchestré. Malgré l’air faussement contrit qu’il tentait d’adopter, pas une fois bien sûr le Maire ne chercha à intervenir pour faire cesser ce lynchage public. 

Parce que ce Maire, expliqua-t-il, croit à « la liberté de parole » à la Mairie : en d’autres circonstances, le public se serait gondolé en entendant ça ! Car chacun sait bien que la liberté au Duboskistan ne s’entend que dans un sens. Ce jour-là, la seule liberté donnée aux élus était de détruire le petit chaperon rouge, façon puzzle.

Mais comme dans le conte de Charles Perrault, le petit chaperon rouge du Duboskistan n’est pas mort. Car si le loup municipal l’a bel et bien mangé lors de ce conseil malgré son courage, la rumeur publique, elle, a joué le rôle du chasseur qui, choqué par tant de violence injuste, a ouvert le ventre du loup et libéré le chaperon rouge. 

Et ce chaperon rouge, désormais, est plus libre que jamais. Tremblez les loups !

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